René Goscinny est l’un des noms les plus célèbres de l’industrie de la bande dessinée. Cocréateur d’Astérix et scénariste de Lucky Luke, il a enchanté des millions de lecteurs à travers le monde. Cependant, peu de gens savent que Goscinny a également vécu une partie de sa vie en Argentine. Dans cet article, nous explorons la vie de René Goscinny en Argentine, cette période méconnue de la vie de l’homme derrière ces personnages emblématiques et comment son séjour dans le pays a influencé son travail.
L’arrivée en Argentine:
René est né à Paris le 14 août 1926 dans une famille d’origine juive. Son père, Stanislav, était ingénieur chimiste et avait émigré de Pologne en France où il a rencontré Anna Beresniak. Ils se marient en 1919 et un an plus tard naît leur premier enfant, Claude. Mais en 1928, la famille est venue s’établir à Buenos Aires parce que Stanislav a été nommé, avec un poste de directeur, pour travailler dans une compagnie créée par le baron Maurice de Hirsch. La famille s’est installée à Buenos Aires, la capitale argentine, où Goscinny a grandi et a reçu une éducation multiculturelle.
Où était la maison de René Goscinny en Argentine ?
La maison de René Goscinny se trouvait dans le quartier de Retiro à Buenos Aires, très proche des visites que font habituellement les touristes qui visitent la ville. Il y a une plaque aujourd’hui.Ils s’installèrent dans le passage du Sargento Cabral 875, entre Suipacha et Esmeralda.
Nous avons un article super complet sur ce qu’il faut faire à Buenos Aires en 3 jours. La visite à pied suggérée dans le secteur nord du centre passe à 100 mètres de la plaque qui rappelle sa maison.
Influence culturelle et linguistique :
L’expérience en Argentine a profondément marqué Goscinny sur le plan culturel et linguistique. Il a grandi en parlant à la fois le français et l’espagnol, et son exposition à la culture argentine a influencé son sens de l’humour et sa façon de raconter des histoires. Les histoires gauchesques (des gauchos) et les figures légendaires de la culture argentine ont nourri son imagination et ont trouvé leur place dans son futur travail.
Il étudie au Collège Français du quartier de Belgrano et, en 1943, à 17 ans, il obtient un baccalauréat au Lycée Français. Mais quelques jours plus tard, la vie le frappa durement : son père mourut d’une embolie cérébrale. En Argentine, la famille avait échappé à l’horreur du nazisme, mais elle endurait alors une autre tragédie.
Les débuts dans l’écriture :
C’est en Argentine que Goscinny fait ses premiers pas dans le monde de l’écriture. À l’adolescence, il a commencé à écrire des histoires courtes et des articles humoristiques pour des magazines argentins.
Il a publié ses premiers dessins dans les pages de revues du Collège Français de Buenos Aires, Notre Voix (des élèves) et Quarter Latin (des anciens élèves). On peut y découvrir à la fois un gaulois tressé qui pourrait être un premier ancêtre d’Astérix jusqu’aux parodies de la vie étudiante prélude à une colonne célèbre que Goscinny a réalisée dans la légendaire revue française Pilote, ou les premiers croquis du Petit Nicolas, la série pour enfants qu’il a faite avec des dessins de Sempé.
Le retour en France et le succès ultérieur :
En 1945, après la Seconde Guerre mondiale, Goscinny part pour les États-Unis où habitait un oncle et puis la France, où il rejoint l’armée française. Au cours des années suivantes, il s’installe aux États-Unis pour travailler sur des bandes dessinées et des livres pour enfants, jusqu’à ce qu’il s’installe définitivement en France.
Il a collaboré avec plusieurs illustrateurs talentueux, dont Albert Uderzo pour Astérix et Morris pour Lucky Luke, créant des bandes dessinées qui sont devenues des classiques intemporels.
L’héritage argentin dans son travail :
L’influence de l’Argentine dans le travail de Goscinny est perceptible dans ses personnages et son sens de l’humour. Certains des personnages d’Astérix, comme le barde Assurancetourix, ont des traits comiques qui rappellent les figures excentriques de la culture argentine. De plus, l’utilisation de jeux de mots et de calembours, qui est une caractéristique distinctive de l’écriture de Goscinny, a également été influencée par la richesse linguistique de son expérience argentine.
Beaucoup affirment qu’il y aurait un lien entre la lutte des Gaulois et les Romains à Asterix, semblable à la lutte des anciens habitants de Buenos Aires contre les Espagnols.
Obelix argentin?
Dans l’univers des bandes dessinées d’Astérix, chaque détail compte pour créer des personnages inoubliables. Un exemple en est la couleur particulière du pantalon d’Obélix, un personnage emblématique qui portait toujours un pantalon rayé bleu et blanc. Cette choix de rayures et de couleurs, curieusement, pourrait être lié à une passion lointaine et étonnante de son créateur, René Goscinny. On raconte que Goscinny était un supporter du Racing Club d’Argentine, et beaucoup suggèrent que cet amour pour l’équipe de La Academia aurait influencé le choix de la teinte des pantalons de notre robuste Gaulois.
Ainsi, dans une connexion subtile mais significative, la passion personnelle de l’auteur s’entrelace de manière inattendue avec l’image distinctive de l’un des personnages les plus aimés de la bande dessinée franco-belge.
Goscinny dans la mémoire des gens …
Goscinny meurt d’une crise cardiaque le 5 novembre 1977, à l’âge de 51 ans. Il laisse derrière lui une œuvre considérable, qui continue de divertir des millions de personnes dans le monde entier.
La vie de René Goscinny en Argentine a été un chapitre essentiel et méconnu de son parcours artistique. Son séjour en Argentine a façonné sa personnalité, son sens de l’humour et son écriture. C’est dans ce pays qu’il a commencé à explorer son talent d’écrivain et à développer les compétences qui allaient le propulser vers une renommée internationale. Alors que nous célébrons son héritage à travers les bandes dessinées intemporelles qu’il a créées, il est important de se rappeler l’influence de l’Argentine dans la vie et l’œuvre de cet homme talentueux.
Dans le lien suivant, vous pouvez accéder à une partie d’une interview télévisée faite à René Goscinny où il parle de sa vie en Argentine. LIEN VERS L’INTERVIEW