Buenos Aires, la vibrante capitale de l’Argentine, regorge de joyaux architecturaux et artistiques qui reflètent son riche patrimoine culturel. Parmi ces trésors, cinq monuments exceptionnels se distinguent, ayant été créés par des sculpteurs français talentueux. Ces œuvres d’art saisissantes, qui ont survécu à l’épreuve du temps, ajoutent une touche d’élégance et de grâce à la ville, tout en rendant hommage à des personnalités et des événements mémorables.
La liste des 5 monuments français à Buenos Aires :
1. Monument à San Martín
Situé dans le quartier Retiro, le monument est une impressionnante sculpture équestre dédiée au héros national argentin, le Général José de San Martín. Œuvre du sculpteur français Louis-Joseph Daumas, cette statue équestre en bronze est un hommage imposant à l’un des leaders de l’indépendance de l’Argentine.
La sculpture a été inaugurée en 1862, étant la première statue équestre érigée en Argentine. À l’origine, la statue a été placée sur un piédestal de briques pas très haut, recouvert de marbre blanc, et elle possédait une grille en fer autour d’elle, formant un rectangle, qui avait des colonnes en fer et des lanternes à ses extrémités. L’aspect actuel est dû aux modifications apportées en 1910, le transformant en « Monument au Général San Martín et aux armées de l’Indépendance”. L’œuvre de Daumas correspond uniquement à la figure de José de San Martín. Le reste des travaux a été réalisé par le sculpteur allemand Gustav Heinrich Eberlein.
Ce secteur de la ville était curieusement appelé le Champ de Mars avant d’être une place. Ce nom a été emprunté au Champ de Mars à Paris, car c’était à cet endroit que les soldats se formaient pour l’armée de l’Indépendance. Sur le monument, on peut observer Mars, le dieu de la guerre, élevant des feuilles de laurier de sa main gauche, symbole de gloire, et tenant une épée de sa main droite. Il est accompagné d’un condor, oiseau survolant la cordillère des Andes.
2. Monument cadeau offert par la France à l’Argentine
Ceci est l’un des grands monuments qui embellissent la ville de Buenos Aires. Il est situé sur la place du même nom, dans le quartier de Recoleta, en face du musée des Beaux-Arts.
À l’occasion de la célébration du centenaire de la révolution de mai 1810, en 1910, un grand festival a eu lieu avec des pays invités du monde entier. Chacun a envoyé des délégations et au lieu d’offrir de petits cadeaux, ils ont offert à la ville des monuments que nous voyons aujourd’hui dans différents quartiers.
Dans ce cas, la communauté française a demandé au sculpteur français Edmond Peynot de réaliser cette grande œuvre où figurent deux figures féminines en marbre de Carrare sur un piédestal en granit poli. Elles représentent la République argentine et la République française, guidées par un ange représentant la gloire. Les quatre figures allégoriques au centre, réalisées en marbre de Carrare, nous rappellent la Science, l’Industrie, l’Agriculture et les Arts. Ce sont les éléments fondamentaux du progrès des nations.
Sur le piédestal, il y a 4 bas-reliefs :
- Par rapport á l’Argentine :
La Primera Junta de Gobierno Criollo , en relation avec la révolution de 1810.
Traversée des Andes - Par rapport à la France :
Prise de la Bastille
Serment du Jeu de Paume
3. Le Penseur de Rodin
Un homme nu, assis sur un rocher, les pieds repliés et la tête appuyée sur le dos de la main, est peut-être la sculpture la plus célèbre de l’artiste français Auguste Rodin (1840-1917). Réalisée en 1880 et connue sous le nom de « Le Penseur », le sculpteur a conçu cette pièce pour l’une des allégories et personnages de « La Porte de l’Enfer », cette œuvre monumentale inspirée de la « Divine Comédie » de Dante Alighieri.
Avant d’être connue sous le nom de « Le Penseur », la sculpture était intitulée « Le Poète ». La figure était conçue comme un créateur observant les condamnés – ceux représentés dans le texte d’Alighieri – errant à travers les différents cercles de l’enfer. Cette pièce originale ne mesurait que 0,70 centimètres et ce n’est qu’en 1903 qu’elle a été reproduite à une échelle plus grande : près de 1,90 m. À partir de là, la sculpture a acquis la renommée qu’elle conserve encore aujourd’hui.
Grâce à l’initiative du premier directeur du Musée National des Beaux-Arts, le peintre et historien de l’art Eduardo Schiaffino, une copie de l’œuvre française a été réalisée et est arrivée directement de Paris en 1907 et installée sur la place De Los Dos Congresos.
Après plusieurs actes de vandalisme, la sculpture a été retirée en 2018 et remise en place, mais cette fois sur un socle plus élevé.
4. Monument Le Doute
Placée à la place San Martín, à quelques mètres du monument à José de San Martín, c’est une sculpture en marbre de Carrare. Elle a été installée en 1906. Dans ce cas, une commission l’a achetée en Europe et l’a ramenée avec l’idée d’embellir les espaces verts de Buenos Aires avec des sculptures importantes, quelque chose qui manquait à la ville. Ça veut dire que le sculpteur n’est pas venu à Buenos Aires.
C’est l’œuvre de Louis Henri Cordier (1853-1925), fils d’un autre sculpteur appelé Charles Henri Joseph Cordier (1827-1905), un homme qui a appartenu à l’École des Beaux-Arts de Paris et qui, comme on peut le voir, a également transmis son talent à Louis.
« Le doute », quelque chose de compliqué à représenter en images, montre un jeune homme et un vieil homme qui, placés sur un rocher, méditent sur la lecture d’une Bible ouverte, à gauche du jeune homme. Celui-ci est accroupi, tandis que le vieil homme, agenouillé, semble chercher les mots justes pour le convaincre de ses questionnements sur le texte du livre. Le visage du jeune homme reflète une attitude réfléchie, accompagnée de la sensation d’indécision, de perplexité, d’hésitation. En d’autres termes : l’essence de tout doute se débattant entre deux propositions différentes.
Beaucoup croient que ces figures sculptées par Cordier ont un symbolisme : elles sont censées représenter l’Ancien et le Nouveau Testament, le vieux et le jeune.
5. Albert-Ernest Carrier-Belleuse et deux œuvres sur la Place de Mai.
Sur la place de Mai ou Plaza de Mayo, un lieu que chaque touriste visite dans la ville de Buenos Aires, se trouvent deux monuments réalisés par le sculpteur français Albert-Ernest Carrier-Belleuse.
L’un d’eux est situé en face de la Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif de la nation où travaille le président. Il s’agit du Monument au Général Belgrano, érigé en l’honneur de la mémoire de Manuel Belgrano, l’un des pères fondateurs de l’Argentine et créateur du drapeau national. Le monument présente une particularité concernant le cheval et les proportions. Le personnage honoré a été conçu par Carrier-Belleuse, mais le cheval a été réalisé par un autre sculpteur : Manuel Santa Coloma. Donc il y a deux particularités :
- on dit que l’artiste a utilisé l’image d’un cheval de l’ancienne Grèce comme base, et non celle des chevaux que San Martín montait.
- en plaçant la figure humaine au-dessus, il a été découvert que les proportions par rapport à l’animal n’étaient pas respectées. Le cheval est resté petit.
En face de la place, à l’intérieur de la cathédrale, se trouve le mausolée qui abrite les restes de José de San Martín, plusieurs fois mentionné dans cet article. Divers artistes ont travaillé sur le mausolée, mais c’est Carrier-Belleuse qui a conçu le cercueil en marbre noir de Belgique.
Est-ce facile de les visiter ?
Oui, en effet les 5 monuments se trouvent dans la zone touristique généralement visitée : Place de Mai, Recoleta, Retiro, Place du Congrès. Pour en savoir plus sur l’itinéraire que vous pouvez suivre par vous-même, nous vous recommandons de lire « Que faire à Buenos Aires en 3 jours« .
D’autre part, si vous aimez la sculpture, nous vous recommandons de visiter le Musée National des Beaux-Arts.
Bonus track
La liste contient seulement cinq monuments français. Cependant, il y a beaucoup d’autres monuments réalisés par des sculpteurs français. Nous vous en laissons quelques-uns de plus :
- Monument au General Carlos María de Alvear: Emile Antoine Bourdelle. Recoleta.
- Centaure mourant. Emile Antoine Bourdelle. Recoleta
- Héraklès archer. Emile Antoine Bourdelle.
- L’homme parlant : Léon-Ernest Drivier. Recoleta
- 4 esculturas alrededor del obelisco central en la Plaza de Mayo : Joseph Dubourdieu
Ces cinq monuments, façonnés par des sculpteurs français renommés, enrichissent le paysage urbain de Buenos Aires tout en capturant l’essence de l’histoire et de la culture argentines. En traversant les rues animées de la ville, il est impossible de ne pas être captivé par la beauté intemporelle de ces œuvres d’art qui témoignent de la créativité et de l’expertise artistique des sculpteurs français.
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